Encore bien visible aujourd’hui, à la sortie du bourg, en direction de l’école communale, la Motte ‘’castrale’’ d’Epineuil-le-Fleuriel est un tertre d’une circonférence d’environ 180 mètres à la base, d’une hauteur moyenne d’une dizaine de mètres, entourée à l’origine de fossés larges de près de 20 mètres à leur maximum.
Témoignage d’un temps féodal à l’insécurité très marquée, et signe apparent d’un repli des populations sur elles-mêmes, ce système de défense a été emprunté aux envahisseurs venus du nord, apparemment les premiers utilisateurs de cette motte ‘’castrale’’ (de ‘’castrum’’ lieu fortifié) qui se situe d’ailleurs, parmi les mieux préservées.
Elle fut donc, sans doute, édifiée sous l’influence des Normands, grands édificateurs de ‘’mottes’’ en Normandie proprement dite, et qui ne l’oublions pas parvinrent à remonter le Cher jusqu’aux abords de Montluçon (c’est à dire jusqu’au point maximum où cette rivière pouvait être alors considérée comme navigable et flottable). Leurs incursions datent surtout de la fin du IX ème siècle et du début du X ème siècle, et visaient notamment les monastères et autres édifices religieux, proies à priori faciles et tentantes si l’on tient compte de l’afflux de dons fait, en ces temps bien troubles, à ces établissements parfois prestigieux.
Des travaux de fortifications effectués sur le sommet de la motte, (où devait se trouver alors l’un de ces primitifs ”châteaux” limité en fait à un simple donjon de bois sur fondations de pierres et protégé d’une vulgaire palissade de pieux acérés) amenèrent une grande partie des habitants de l’ancienne cité gallo romaine à traverser le ruisseau de la Queugne pour venir s’installer sous la protection de ce donjon. De larges fossés doublés de hautes palissades de bois, creusés autour de la motte elle-même, délimitaient côté Nord-Est un emplacement dénommé ‘’basse cour’’.
Ce contexte historique influença de toute évidence le développement de l’actuelle agglomération d’Epineuil-le-Fleuriel.
La Motte ‘’castrale’’, devenue depuis 2010 propriété de la commune, intègre peu à peu le patrimoine à visiter.
NB : l’emplacement de la ‘’basse cour’’ correspond approximativement à l’actuel quartier dit des ‘’petits coins’’….. C’était là un quartier de journaliers, de couturières………(‘’Le Grand Meaulnes’’ Alain-Fournier)
0 commentaires